Ce texte a été écrit par Bastien à la veille du 16 mai 2024 qui aurait dû être le 33ème anniversaire d'Anthony.

Conseil : En lisant le texte, écoutez cette musique qui a accompagné son auteur lorsqu'il l'a écrit...

Sun - Thomas Bergersen

« Voyage au bout de mes rêves. »

Parfois, dans l'obscurité de la nuit, dans l'ombre de mes tourments, dans les limbes sombres de mon esprit, parfois, une pâle lueur pointe le bout de son nez. Oh non, ce n'est pas une lueur d'espoir. Je n’espère plus grand chose depuis un certain temps. Je ne suis pas sûr de savoir à quoi sert l'espoir. Paraît-il qu'il fait vivre... Non, ces lueurs sont des songes, des rêves, des chimères qui me permettent le temps d'une heure ou d'une nuit de m'évader à tes côtés.

Ce soir, c'est de mes rêves dont j'ai envie de te parler. Évidemment, pas ces rêves de gosses qui veulent être astronautes ou pompiers, en plus moi j'voulais être clown... Pas plus que ces rêves d'adolescents qui veulent rouler en Lambo ou Ferrari. Toujours pas de ces rêves d'adultes, qui auraient simplement souhaités vieillir à tes côtés... Non, ce soir je veux te parler de ces rêves qu'on fait la nuit. Ceux qui sont fabriqués de toutes pièces par notre subconscient. Ceux qu'on ne maîtrise pas. Ces rêves qui ne peuvent être autre chose que des rêves, car tu y es toujours vivant...

Bah des rêves comme ça j'en fais régulièrement. J'ai beau ne rien maîtriser, pourtant au fond de moi, au plus profond de mon sommeil, je sais que tu n'es plus là. D'ailleurs quand je te trouve dans ces rêves la première chose que je te dis, c'est souvent : « mais qu'est-ce que tu fous là ?!? ». En général tu ne comprends pas ma question, et t'as souvent une réponse du genre : « Bah où veux-tu que je sois ? ». J'avoue ne jamais avoir eu le courage de répondre franchement à ta question. Probablement de peur que tu disparaisse une nouvelle fois. Comme si le fait de ne pas verbaliser ma pensée pouvait faire en sorte que la vérité ne soit pas réelle. Je ne me souviens jamais très bien ce qu'on y fait dans ces rêves. Je me souviens vaguement d'une course de karting, ou d'une fois où tu m'aidais à retrouver ces putains de points qui me manquent pour ma ceinture noire. Comme si il suffisait d'ouvrir mon passeport et de se dire « bah en fait ils étaient là... ». (À ce propos, va falloir que je te raconte la galère de ma reprise du judo. Mais je te réserve ça pour une prochaine fois.) Mais si mon cerveau n'imprime pas bien ce que l'on fait, il imprime toujours ta vieille tronche au fond de mon crâne. Si bien que quand je me réveille et que j'ouvre les yeux, je te vois encore. Toi, ton regard et ton sourire collé au fond de mes rétines.

Alors oui, quand j'ouvre les yeux, la réalité me rattrape rapidement. Pour ne pas dire immédiatement. Je suis souvent tiraillé entre la légèreté de mon rêve, et le cauchemar de la vie réelle. La plupart du temps je referme les yeux en espérant que t'es toujours dans le coin. Et à chaque fois tu n'es plus là. Comme si tu avais mieux à faire. Je me console en me disant que je ne suis pas le seul à qui tu dois rendre visite, et que je ne peux évidemment pas avoir le monopole de ta présence. Et puis de toute façon le réveil va se remettre à sonner d'ici 10 minutes et il va bien falloir que je me lève pour faire des trucs de vivants... Du genre boire un café avant d'entamer une journée de travail. Journée au terme de laquelle j'irais me coucher, en espérant te retrouver au coin d'un nuage ou d'une étoile. (Finalement je sais à quoi sert l'espoir. Il sert à rêver.) Donc je me lève et prends ce café qui va me permettre de mieux me réveiller. Et alors la magie opère, et je me sens bien, de bonne humeur, car je me sais chanceux d'avoir partagé un moment de plus avec toi.

Je m'étonne toujours, quand je vois de quoi est capable notre cerveau quand on le laisse vagabonder à sa guise. Il est souvent capable des plus belles choses. C'est sur ce brin d'optimisme que je vais mettre un point final à ce texte, pour aller lire quelques pages de mon livre du moment. Ces pages me permettront je l'espère (putain encore de l'espoir...) de planter le décor de nos futures aventures.

 

Bon anniversaire.

 

PS : Oublie tout de suite cette vanne que tu as dans la tête qui dit que je rêve de toi quand je suis au fond de mon lit. J’espère ne jamais te croiser dans mes rêves érotiques. Enfoiré.